Episode 1 – Le Bitcoin : Pure spéculation ou placement d’avenir ?

Alors que les rendements des livrets d’épargne réglementés ou encore des fonds euro n’ont jamais été aussi bas, le Bitcoin a enchainé les records en 2020 pour atteindre un nouveau sommet le 15 avril dernier à 64 912 $ (près de 10 fois supérieur à sa valorisation un an auparavant).

Dès lors, pas étonnant que la cryptomonnaie cristallise de plus en plus d’intérêt auprès du grand public, à tel point qu’un nouvel acteur, une Fintech française créée en 2020, va jusqu’à proposer aujourd’hui d’investir dans ce qu’elle appelle un « plan d’épargne Bitcoin ».

A ce jour 3% des français ont déjà investi dans les cryptomonnaies et 14% aimeraient le faire selon une enquête réalisée par l’Ifop.

Il faut dire que le fait que l’emblématique et fantasque fondateur de Tesla, Elon Musk, l’entrepreneur le plus riche du monde, ait décidé d’investir 1,5 Milliards de dollars (de la trésorerie de sa société) en bitcoins, au mois de février, en a sans doute décomplexé plus d’un !

Mais peut-on réellement parler d’investissement ou d’épargne lorsque le Bitcoin lui-même n’a pas de cours officiel et qu’il repose sur un marché non régulé ?

Sujet décrypté par Charles Salvage, Directeur Général de Prodémial, au travers d’un dossier spécial en 3 épisodes.

Episode 1 : Qu’est-ce que le Bitcoin ?

Créé en 2008 par un mystérieux informaticien (ou groupe d’informaticiens) sous le pseudonyme  « Satoshi Nakamoto », le Bitcoin est présenté comme une « monnaie » virtuelle ou « crypto-monnaie » même si sa qualification de monnaie fait débat chez les experts*. Il s’échange uniquement en ligne et n’a pas de contrepartie physique (il n’existe pas de pièces ou de billets).

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Le Bitcoin peut être accepté comme moyen de paiement sur certains sites internet, mais aussi dans un nombre restreint de commerces de proximité. Il peut être converti en monnaie comme le dollar ou l’euro.

[Notez bien qu’en France, l’euro est la seule monnaie ayant cours légal : un commerçant peut refuser un paiement en Bitcoin, mais est obligé de l’accepter en euros.]

Le Bitcoin repose sur un protocole informatique de transactions cryptées et décentralisées, aussi appelé blockchain. Il s’agit d’un fonctionnement en réseau sans intermédiaire, à l’inverse des monnaies qui sont contrôlées par les banques centrales ou les gouvernements.

 

Comment sont créés les Bitcoins ?

L’idée même du Bitcoin est de créer un système de monnaie décentralisée. Il ne doit pas y avoir de serveur central. Les Bitcoins sont ainsi créés via un processus décentralisé appelé minage (ou mining). Il s’agit d’un processus de surveillance, par lequel des internautes « mineurs » vérifient les transactions et assurent la sécurité du réseau, en utilisant du matériel informatique spécialisé. Leurs ordinateurs sont mis en concurrence et celui qui remporte la validation de la transaction reçoit en échange de nouveaux Bitcoins.

Tout fonctionne donc selon le principe du « peer to peer » (pair à pair en français ; peut-être certains d’entre vous ont-ils connu Napster, Emule ou encore Bigtorrent, autant de logiciels peer to peer qui permettaient de partager des fichiers, mp3, vidéos ou autres, entre particuliers.

Ainsi, à l’instar de la ruée vers l’or au XIXème siècle, les mineurs d’aujourd’hui peuvent s’enrichir en faisant travailler leur ordinateur inlassablement à la résolution de problèmes mathématiques. Celui qui parvient à les résoudre en premier gagne le droit de créer un nouveau bloc dans la Blockchain… et gagne automatiquement de nouveaux Bitcoin.

En pratique, aujourd’hui la compétition est rude et de très nombreux mineurs sont situés en Chine où l’électricité est moins chère.

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Une mine de Bitcoins dans le Sichuan, en Chine. Une étude parue dans Nature estime qu’en
avril 2021 les mineurs chinois géraient 78,89% des opérations mondiales de bitcoins en consommant de l’électricité tirée à
40 % du charbon, ce qui soulève la question de l’impact écologique du Bitcoin.

Tous ces ordinateurs qui travaillent en permanence sécurisent le système avec leurs calculs en rendant (quasi)impossible la falsification de l’historique de la blockchain.

Les Bitcoins sont créés à un rythme de production fixe et décroissant chaque année. Le nombre de Bitcoins est limité à 21 millions d’unités, ce qui créé artificiellement sa rareté. Il faut savoir qu’actuellement 80% des Bitcoins ont déjà été émis et sont en circulation.

La blockchain, une technologie d’avenir

La blockchain, ou chaîne de blocs, est donc un registre numérique public, un livre de comptes, consultable par tout le monde, contenant toutes les transactions réalisées par ses usagers depuis sa création. Toutes les transactions réalisées par ses membres sont contenues dans des blocs numériques horodatés, infalsifiables, reliés les uns aux autres, chacun représentant un maillon de la chaîne d’information.

Développée initialement pour sécuriser les échanges de cryptomonnaies comme le Bitcoin, la technologie blockchain est aujourd’hui applicable dans de nombreux domaines.

Les tiers de confiance sont les premiers concernés par cette opportunité: banquiers, notaires, assureurs, commissaires aux comptes, huissiers…

Le 28 avril 2021, c’est carrément la BEI (Banque Européenne d’Investissement) qui a procédé à la toute première émission d’obligations digitales en s’appuyant sur la blockchain.

S’il ne fait aucun doute que la technologie de la blockchain sur laquelle repose le développement des cryptomonnaies est promise à un bel avenir, qu’en est-il des cryptomonnaies elles-mêmes et du Bitcoin ?

Réponse à découvrir la semaine prochaine dans notre 2ème épisode !

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