Depuis l’annonce de sa propre cryptomonnaie en juin 2019 (projet Libra) par Facebook, les gouvernements s’intéressent de près à la question de la régulation des crypto-monnaies qui a notamment été discutée au G7, en juillet 2020.
En fait, ce n’est pas Libra ou Facebook qui sont dans le viseur des autorités mais les stablecoins en général (dont devait faire partie Libra). Les stablecoins sont une catégorie de cryptomonnaie qui a pour particularité d’avoir un actif de référence (comme le dollar, l’or ou l’argent…) qui lui permet de réduire sa volatilité (propension à fluctuer)
La déclaration finale de cette réunion du G7 en dit long sur l’inquiétude des autorités et sur l’importance de la menace qu’ils y ont vu :
« Les stablecoins […] ayant potentiellement une portée globale et systémique comme Libra, soulèvent de sérieuses inquiétudes systémiques et de réglementation, qui doivent tous être traités avant que ces projets puissent être mis en œuvre »
Et on peut les comprendre ! Quelle efficacité demain des politiques des banques centrales si tout un chacun est libre de choisir la monnaie de son choix ?
La menace des stablecoins
Ainsi, il existe donc d’autres cryptomonnaies que le Bitcoin ? Et le roi Bitcoin ne serait pas celle qui fait trembler les autorités ?
En fait, au jour de la rédaction de cet article il existait plus de 10 000 cryptomonnaies. Vous avez peut-être entendu parler d’Ethereum par exemple qui est la 2ème en termes de capitalisation après le Bitcoin ? Ou encore de Dogecoin, Litecoin ou Ripple ?
Parmi ces milliers de projets, 64 concernent des stablecoins dont la valeur est fixée par rapport à une monnaie d’État, le plus souvent le dollar américain.
Comparées au Bitcoin, ces cryptomonnaies sont beaucoup plus propices à devenir un moyen d’échange courant en raison de leur stabilité. Les stablecoins sont donc les actifs numériques répondant le mieux à la définition d’une cryptomonnaie.
En effet, n’en déplaise à Elon Musk, qui avait annoncé accepter les paiements en Bitcoins pour ses voitures Tesla au mois de février, on comprend aisément que des commerçants puissent être réticents à accepter d’être payés de la sorte lorsqu’on connaît la volatilité du Bitcoin (cf. épisode 2 – Le Bitcoin, un investissement risqué)
Ce n’est donc pas un hasard si Visa a annoncé au mois de mars l’intégration du stablecoin USDC à son réseau. Créée en 2018 cette cryptomonnaie adossée au dollar pourrait ainsi bien s’installer dans le paysage comme la véritable cryptomonnaie du futur. Pour Visa, c’est l’opportunité de supprimer des frais d’intermédiaire (réseau swift) et de rendre les transactions plus rapides grâce à la blockchain.
A noter que la BCE a réclamé un droit de véto sur le lancement de projets de stablecoins adossés à l’euro. La BCE souhaite obtenir un plus grand rôle dans la supervision de ces stablecoins et même des autres qui seraient disponibles dans l’eurozone, comme le Diem de Facebook.
De Libra à Diem, quand le projet de Facebook prend l’eau…
Diem est le successeur de la monnaie numérique qui avait été annoncée sous le nom de Libra. Après avoir reçu de nombreuses critiques, notamment en Europe, Facebook a donc été contraint de revoir son projet à la baisse.
Notamment, le géant américain a considérablement réduit son leadership et n’est plus visible qu’au travers de sa filiale financière Novi parmi les 26 entreprises membres du projet.
Le projet lui-même a perdu de sa superbe : du projet initial Libra qui avait une ambition mondiale et devait être soutenu par un panier composé de dépôts bancaires et de dettes souveraines de plusieurs pays, que l’association Diem va finir par « accoucher » d’un simple stablecoin lié à la valeur du dollar.
Après le départ de sociétés importantes telles que Vodafone, PayPal, eBay, Stripe, Visa, MasterCard et Booking Holdings, les membres les plus importants de l’association Diem sont actuellement, Facebook, Uber, Lyft et Spotify.
La course aux cryptomonnaies d’Etat est lancée
Agir plutôt que subir, tel semble être devenue la devise des gouvernants ! A l’instar de Visa, eux aussi réalisent que les technologies en question pourraient être utilisées pour améliorer la rapidité et le coût des transactions tout en couvrant de plus vastes populations, grâce à la création de « monnaies numériques de banque centrale ».
En début d’année, la Banque des règlements internationaux (BRI) a fait savoir que près de neuf banques centrales sur dix (86%) à travers le monde travaillaient actuellement à la mise en place de monnaies numériques de banque centrale.
A la longue, il est probable qu’elles remplacent les cryptomonnaies privées et deviennent la norme, notamment grâce à un avantage indéniable vis-à-vis du Bitcoin : elles permettront des centaines de milliers de transactions par seconde (300.000 pour la monnaie numérique de banque centrale de la Chine contre seulement 7 pour le bitcoin, 193 pour PayPal et 80.000 pour diem de Facebook)
———————-
Comme vous pouvez le constater, le monde des cryptomonnaies est en pleine ébullition et bien malin celui qui peut prédire aujourd’hui ce qu’il va advenir, ne serait-ce que dans les mois à venir !
En tout état de cause, comme nous avons pu le mettre en lumière tout au long de ce dossier spécial, le Bitcoin fait face à de nombreux défis et investir sur ce crypto-actif relève clairement de la pure spéculation. Bien sûr, il en va de même pour l’ensemble des cryptomonnaies et d’avantage encore pour les plus récentes d’entre elles qui comptent aussi parmi les plus spéculatives. A cet égard, il ne serait pas étonnant dans le futur de voir éclater au grand jour des escroqueries retentissantes…
Si vous souhaitez malgré tout tenter votre chance, gardez à l’esprit que :
- Le Bitcoin n’est en rien comparable à un investissement traditionnel (immobilier ou boursier). Il n’a aucune valeur réelle et l’envolée des cours est seulement due à de la spéculation.
- Récupérer son argent investi en Bitcoins reste aléatoire et il convient donc de n’investir que de l’argent dont on n’a pas besoin (il faut être prêt à perdre cette somme)
- Préparer et sécuriser son avenir (préparation de la retraite, protection de la famille…) ne peut reposer sur des pseudo-stratégies autour du Bitcoin. Que ce soit un « plan d’épargne Bitcoin » ou toute autre dénomination que vous pourrez rencontrer, il s’agira toujours d’un jeu plus proche du casino.
Sur ce dernier point, votre consultant Prodemial reste votre meilleur interlocuteur pour étudier votre situation patrimoniale et vous accompagner dans vos projets de vie grâce à une palette de solutions rigoureusement sélectionnés, parmi les plus larges du marché (et surtout adossés à des actifs réels !).
Et si d’aventure, vous souhaitez vous amuser en investissant une somme d’argent raisonnable en Bitcoins, n’oubliez pas que l’activité d’achat et de revente de crypto monnaies est désormais imposable au titre des « actifs numériques ».
C’est la flat tax à 30 % qui s’appliquera aux gains que vous réaliserez éventuellement (vous disposerez néanmoins d’un abattement de cession de 305 euros par an).
Le montant de ces plus-values devra être indiqué dans la déclaration de revenus, dans la case « Plus ou moins-values sur actifs numériques », à laquelle devra être joint le formulaire 2086 fournissant le détail des opérations imposables.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.