Avis d’expert de Mylène Chartrou, directrice générale de Stellium Immobilier.
Dès janvier 2023, Pinel « classique » et « + » vont coexister, impliquant pour les investisseurs un choix stratégique rendement/coût auquel va s’ajouter une dimension éthique et durable.
« Pinel + » : un dispositif dans le dispositif
Il est primordial de ne pas tomber dans les dérives anxiogènes et alarmistes du principe d’opposition entre le Pinel actuel et le « Pinel +. » Il ne s’agit pas d’un match, le « Pinel + » n’étant, en définitive, qu’un « dispositif dans le dispositif ».
- Accepter un taux de réduction d’impôt moindre en investissant en Pinel « classique » sur des biens neufs aux règles d’éligibilité plus souples ;
- Choisir le « Pinel + », certes plus exigeant et plus onéreux, mais permettant une défiscalisation à taux plein (12 %, 18 % et 21 % en fonction de la durée d’engagement locatif) dans un bien à forte valeur ajoutée répondant aux nouvelles contraintes de confort et de performance énergétique : logements moins énergivores, lumineux et agréables à vivre (une surface extérieure minimale est imposée en fonction de la typologie du bien) avec des émissions de carbone réduites anticipant, ainsi, les paliers 2025 des critères d’écoresponsabilité de la RE 2020.
Opter pour le « Pinel + » garantit à l’investisseur d’acheter un logement qui répond à des normes énergétiques spécifiques. Ces règlementations favorisent ainsi le rajeunissement du parc immobilier, le confort des occupants, et la protection durable de l’environnement. Autant de notions et valeurs éthiques partagées, à la fois, par les investisseurs, les locataires et les promoteurs.
La performance énergétique, un sujet d’actualité
La performance énergétique accrue des biens éligibles au « Pinel + » s’inscrit dans l’actuelle prise de conscience environnementale. En effet, la loi Climat et résilience prévoit l’interdiction de la location des logements les plus énergivores, et ce dès janvier 2023 pour les moins bien classés, parfois appelés « G + », puis à partir de 2025 pour la totalité de la classe énergie G et 2028 pour la classe E. Investir dans le neuf, notamment en « Pinel + », noté A, permet donc d’éviter des travaux de rénovation coûteux, à la fin des 12 ans (période d’engagement locatif maximale en Pinel).
Par ailleurs, la performance énergétique n’a jamais été autant scrutée. D’après une étude d’Opinionway, 87 % des acheteurs d’un bien immobilier, ancien comme neuf, accordent de l’importance au DPE de leur futur logement. Autre fait marquant, la performance énergétique impacte le prix. Selon une étude des notaires, les maisons et appartements notés F et G sont vendus entre 2 et 18 % moins cher que ceux notés D. À l’inverse, le prix d’un logement présentant un DPE A, dépasse de 17 % les tarifs observés en 2020. Il est fort probable que les biens éligibles au « Pinel+ » et, par définition, peu énergivores offrent, à terme, une belle plus-value lors de la revente.
Enfin, le contexte économique actuel a entraîné une prise de conscience de l’importance de la gestion des ressources énergétiques. Le bouclier tarifaire limitant la hausse du prix du gaz et de l’électricité à 15 % est, d’ailleurs, intégré dans le projet de loi de finances pour 2023.
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